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Aliyah Morgenstern, Sophie de Pontonx, Christophe Parisse ET Janina Klein
3 décembre 2019 @ 10 h 00 min - 12 h 00 min
Organisé par Florence Villoing et Frédéric Isel
Le séminaire doctoral de MoDyCo (UMR 7114, Paris Nanterre), a le plaisir d’accueillir
- Sophie de Pontonx, Aliyah Morgenstern & Christophe Parisse (Modyco, Université Paris Nanterre & Prismes, Université Paris Sorbonne Nouvelle)
« Construire en langage des mondes de langage.»
Et
- Janina Klein (CLESTHIA, Université Paris Sorbonne Nouvelle)
« Usages des expressions référentielles dans des interactions mère-enfant : facteurs formels, informationnels et interactionnels.»
Vous y êtes cordialement invités.
Quand ? : mardi 3 décembre, de 10h à 12h.
Où ? : Université Paris Nanterre. Salle Séminaire 2 au Rez-de-chaussée du bâtiment Max Weber (en face du bâtiment A, René Rémond).
RER A, Ligne SNCF L, station « Nanterre Université »
Résumés
Sophie de Pontonx, Aliyah Morgenstern & Christophe Parisse (Modyco, Université Paris Nanterre & Prismes, Université Paris Sorbonne Nouvelle)
« Construire en langage des mondes de langage »
Le langage est pour les enfants un véritable instrument qu’ils utilisent pour attirer l’attention, construire leur identité et leurs relations interpersonnelles, réaliser des actions sociales et exprimer leurs perspectives. Ces usages les amènent à se construire en tant que sujets parlants.
Les situations qu’ils ont mémorisées dans leur quotidien, avec leurs séquences événementielles ancrées dans le temps, se cristallisent sous forme de scripts qui lient intimement langage et expérience. Ils peuvent mettre en langage à la fois des objets et des événements qui participent pleinement à leur ici et maintenant, et des objets et des événements qui n’en font pas partie. Dans cette présentation sur la construction en langage de mondes de langage, nous étudierons en particulier des marqueurs qui permettent d’opérer une véritable rupture temporelle et/ou modale (une déconnexion) par rapport à la situation d’énonciation. On s’intéressera aux situations propices à la construction d’espaces langagiers dans lesquelles l’enfant exprime un changement de point de référence (reference time, Weist 1986, Reichenbach 1947). Nous présenterons nos premiers résultats sur l’annotation et l’analyse de ces situations d’Espaces Langagiers dans sept suivis longitudinaux d’enfants de 1 an à 6 ans et nous nous centrerons en particulier sur les emplois de l’imparfait dont l’enfant apprend progressivement les fonctions multiples en discours.
- Janina Klein (CLESTHIA, Université Paris Sorbonne Nouvelle)
« Usages des expressions référentielles dans des interactions mère-enfant : facteurs formels, informationnels et interactionnels»
Dans l’étude de l’usage des expressions référentielles, de nombreux travaux se sont intéressés à la sensibilité précoce du jeune enfant à certaines facettes de la structuration informationnelle, notamment au statut attentionnel des référents et la dimension du topic-commentaire. La linguistique interactionnelle a adopté un point de vue complémentaire et a montré comment les locuteurs signalent et accomplissent par leur choix référentiel diverses tâches liées à la gestion de l’interaction même. Nous avons souhaité, dans notre travail de thèse, apporter un éclairage multidimensionnel à la question de l’usage des expressions référentielles, et notamment au contraste entre formes faibles, fortes et disloquées, dans deux langues qui diffèrent quant aux moyens linguistiques à leur disposition : le français et l’allemand.
L’analyse repose sur un corpus transversal de 12 dyades mère-enfant francophones et germanophones, entre 2 et 3 ans.
Nos résultats montrent la complémentarité de différents facteurs (syntaxiques, informationnels et interactionnels) et suggèrent la nécessité de prendre en compte ces différents niveaux dans l’étude des expressions référentielles dans l’interaction enfant-adulte. Nous avons pu mettre en avant les emplois spécifiques de certaines ressources linguistiques comme les dislocations, les pronoms démonstratifs der/die/das en allemand, ainsi que des formes nulles, et décrire leur fonctionnement dans des formats d’interaction qui facilitent l’inscription du jeune enfant dans la gestion du discours et de l’interaction.