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Séance 5 : 27 mars 2018 : Attention : Séance annulée

27 mars 2018 @ 11 h 00 min - 13 h 00 min

Maria Kihlstedt (MoDyCo, UMR 7114) & Jésus Izquierdo (Université de Tabasco, Mexique) ; Ilaine Wang (MoDyCo, UMR 7114)
 

Maria Kihlstedt (Département de Sciences du langage, Modyco) & Jésus Izquierdo (Université de Tabasco, Mexique) – L’acquisition de l’imparfait en français dans des narrations écrites : perspectives de l’aspect lexical (Aktionsart) et des fonctions discursives

L’imparfait est une forme notoirement difficile pour les apprenants de français. Dans cette présentation, nous aimerions nos attarder sur les raisons possibles de cette difficulté.

De nombreuses recherches (voir par ex. Ayoun 2013) ont avancé l’idée que la difficulté de l’imparfait se trouve dans le mode d’action (l’Aktionsart) du verbe, de sorte que l’imparfait, qui exprime le caractère non-limitatif des procès, se marie mal avec des verbes à mode d’action ponctuel (sortir, tomber), mais se combine facilement avec des verbes d’état et des « activités » non-bornés dans le sens que Vendler donne à ce terme (Vendler 1947). Le but de l’apprenant serait de dépasser ces contraintes sémantiques, puisque l’imparfait français se combine avec toutes sortes de verbes en français. Cela veut dire pouvoir utiliser l’imparfait avec des accomplissements et des achèvements, comme “il tombait” ; “il arrivait” et ne pas limiter son usage à des états, comme “j’étais”, “j’avais”, “je voulais”, ce qui est souvent le cas chez les apprenants débutants. Cette hypothèse, qui propose que c’est le caractère aspectuel du lexique verbal qui détermine l’appropriation de l’imparfait, est connue sous le nom de The Primacy of Aspect Hypothesis (Andersen 2002), et a fait couler beaucoup d’encre (Izquierdo & Collins 2009, MacManus 2015). Plus récemment, une échelle implicationnelle pour l’acquisition des fonctions discursives de l’imparfait en contexte a été proposée pour expliquer ce qui pose problème aux apprenants (Kihlstedt 1998, 2015, Howard 2002, Labeau 2003).

            Dans la collaboration mexicaine entre Modyco et Tabasco, l’idée est de confronter l’hypothèse de la primauté de l’aspect avec le modèle des fonctions contextuelles de l’imparfait selon l’échelle implicationnelle (Kihlstedt 1998, 2002, 2004, 2015). Un corpus de narrations écrites en espagnol L1, français L1, suédois L1 et français L2 pour les deux groupes d’apprenants a été constitué par Jésus Izquerdo de l’université de Tabasco, Mexique, et moi-même, dans le but d’établir le rôle de la L1 (une langue romane, une langue germanique) par rapport au mode d’action et les valeurs contextuelles dans l’appropriation de l’imparfait par des apprenants universitaires avancés.

Ilaine Wang (MoDyCo, UMR 7114) – Le lexique sino-coréen, clé de l’intercompréhension entre langues distantes d’Asie Orientale

Nous inspirant des fondements de la didactique de l’intercompréhension telle qu’elle s’est développée à partir de la grammaire contrastive pour les langues romanes, germaniques ou slaves, nous proposons une didactique de l’intercompréhension adaptée aux langues distantes d’Asie Orientale et centrée sur le sinogramme (Boltz 1994) – terme que nous préférons à “caractère chinois”. Ce détour paradoxal par l’écriture pour l’acquisition du lexique est légitimé par l’existence d’un composant phonétique dont la fonction renseigne sur la lecture du sinogramme considéré et que l’on propose d’utiliser comme indice phonologique, ou phonophore. Il est donc possible, à partir des connaissances dans une langue sinogrammique première dite « pont », de prédire la lecture d’un sinogramme donné dans une langue sinogrammique seconde dite « cible ».

Cette méthode se propose d’aller au-delà de la simple intuition, et se fonde non seulement sur des méthodes statistiques et de traitement automatique des langues que nous présenterons, mais aussi sur des résultats en psycholinguistique et en neuro-imagerie détaillés dans Magistry et al. 2017.

Si cette didactique concerne toutes les langues sinogrammiques, à savoir les langues sinitiques ainsi que des langues typologiquement distantes telles que le coréen, le japonais et le vietnamien, nous nous focaliserons pour cette présentation sur le coréen en tant que langue pont. En effet, malgré une présence des sinogrammes de plus en plus rare dans les textes et l’espace public contemporains en Corée, on observe, grâce à un emprunt historiquement précoce, une remarquable stabilité entre les composants phonétiques des sinogrammes et leur lecture en coréen moderne pour un lexique sino-coréen qui représenterait environ 65% du lexique coréen moderne (Sohn 2001). 

[Boltz 1994] William G. Boltz (1994) The origin and early development of the Chinese writing system, n°78 in American Oriental Series.
[Magistry et al. 2017] Pierre Magistry, Murielle Fabre et Yoann Goudin (2017) “Indices phonologiques des sinogrammes : de l’étude de l’acquisition à la modélisation pour l’apprentissage.” Traitement Automatique des Langues, ATALA, 2017, 57 (3), pp.41-65. <http://www.atala.org/sites/default/files/indices-phonologiques_6_.pdf>

[Sohn 2001] Ho-Min Sohn. The Korean Language. Cambridge University Press, 2001.

Détails

Date :
27 mars 2018
Heure :
11 h 00 min - 13 h 00 min
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