La journée d’étude transversale « Approches des genres de discours » du laboratoire Modyco aura lieu le mardi 17 juin en salle de séminaire 2 du bâtiment Weber de 9h30 à 17h30, à l’Université Paris Nanterre.

Comité d’organisation : Hugo Dumoulin, Sülün Aykurt Buchwalter, Iris Eshkol-Taravella, Sabine Lehmann

Programme :
09:30-11:15 Ouverture & accueil café
Diversité des genres de discours : le paramètre de l’inclusion Sarah de Vogüé
Exploration de la modalité en français parlé et écrit Anna Colli & Delphine Battistelli
Le suffixe -DIr en turc : opérateur modal ou marqueur de genre ? Sülün Aykurt-Buchwalter

11:30-12:30
De l’influence du genre sur l’appariement entre unités syntaxiques et prosodiques majeures Maria Paz Botero, Sylvain Kahane & Anne Lacheret-Dujour
L’arabe médian marocain (AMM) : un « genre pratique » à l’épreuve de la diglossie. Hybridité discursive et résistance sociolinguistique Nizha Chatar

12:30 Buffet déjeuner

14:00-15:30
L’approche par les genres en analyse de discours contrastive et en didactique du FLE Chantal Claudel
Le cours magistral comme genre discursif : propositions didactiques pour la formation des étudiants allophones Marie Beillet
Les littéracies universitaires comme genres du discours : étude en anatomie comparée Nicolas Gergaud

15:45-16:45
Textualité et genres : des structures d’enchaînement aux motifs (une approche diachronique : du XIII e au XVII e s.) Sabine Lehmann
Fouille de motifs et détection des genres de discours Hugo Dumoulin & Timothée Premat

16:45 – 17:30 Discussion de clôture animée par les présidents de séance

Argumentaire de l’appel à contribution :

Initialement renvoyée aux marges de la linguistique, la notion de genre de discours prend de plus en plus d’importance dans les recherches récentes à mesure d’une prise de conscience de sa contribution à la structure des données langagières, et ce, potentiellement, à tous les niveaux de la description linguistique. Issu du champ de l’analyse du discours où il est un objet d’étude à part entière, le concept de genre de discours circule maintenant dans l’espace beaucoup plus large des linguistiques de corpus, où il joue le rôle de facteur et de paramètre de la description linguistique. Ces nouveaux usages du concept de genre de discours ouvrent la possibilité de nouvelles transversalités au sein des sciences du langage et au-delà.
Pourtant, le genre de discours n’en reste pas moins un concept rendu intrinsèquement hétérogène par sa nature d’interface entre la langue et son dehors. De ce fait, la définition d’un genre peut répondre de critères internes (les formes linguistiques qui le caractérisent) comme de critères externes (la fonction discursive qu’il remplit). C’est à l’articulation de ces deux ordres
de critères que le chercheur qui se préoccupe des genres de discours se confronte, ce qui ne manque pas de poser problème et donner prise à la discussion.

Nous voudrions inviter les collègues du laboratoire Modyco et autour de lui à une journée d’étude et de travaux qui permettront à chacun de s’emparer, depuis sa propre perspective de recherche, des questions suivantes :
– quel ordre de formes caractérisent un genre ? Routines discursives, séquences textuelles, motifs stylistiques sont des observables relativement caractéristiques des genres, mais ils voisinent aujourd’hui avec les usages que les phonologues, morphologues, lexicologues et autres font des genres de discours.
– quelle méthode pour évaluer l’association de formes et d’un genre ? si des méthodes qualitatives comme l’analyse des formes de l’énonciation ou les usages du “nom de genre” permettent de repérer un ancrage générique, des méthodes quantitatives outillées par la statistique (spécificités, analyses factorielles) ou le TAL (classification) permettent aussi d’identifier des contrastes formels caractéristiques entre genres.
– quels défis le genre pose-t-il pour traiter automatiquement les textes ? Dans le domaine du TAL, la notion de genre apparaît souvent en lien avec les corpus de spécialité. Ainsi, pour appréhender ces données, on applique des modèles de langues généralistes sur les textes de spécialité ou encore on développe des modèles propres à certaines spécialités (projet Jargon). Le genre peut représenter des biais dans les résultats du traitement automatique s’appuyant fréquemment sur les approches généralistes.
– comment définir la fonction discursive d’un genre ? Différentes perspectives théoriques se rencontrent autour de la notion de genre et peuvent proposer une description des fonctions du genre : ainsi le genre peut être réinscrit dans sa fonction sociale et la sphère d’activité auquel il se rapporte, mais il peut aussi être associé à des actes de langage caractéristiques, ou encore être défini par un ensemble d’interactions, ce qui pose aussi la question du rapport entre genres de l’écrit et genres de l’oral.
– comment les genres varient et évoluent ? La manifestation des genres évolue avec le temps et varie à travers les langues et les cultures, mais aussi selon tous les paramètres étudiés par la sociolinguistique (registre, contexte situationnel, etc.)
– comment les genres peuvent-ils être enseignés ? L’articulation de l’enseignement des faits de langue avec celui des faits de discours pose question. En particulier, les variations et évolutions dans les règles régissant un genre donné constituent un enjeu dans l’enseignement/apprentissage.
– quelle appropriation du genre au-delà des sciences du langage ? La notion de genre peut être appropriée comme outil de description des institutions dans le cadre d’une approche sociologique qui entreprend de décrire les formes symboliques de la vie sociale. Dans d’autres espaces, la question du voisinage entre genres de discours et genres littéraires se pose et pourrait faire l’objet de contributions bienvenues.