ColDoc est un colloque international bisannuel organisé par le laboratoire MoDyCo (UMR 7114 – CNRS/Université Paris Nanterre) destiné aux jeunes chercheurs et doctorants en linguistique.

Pour sa 15ème édition, le ColDoc propose d’aborder une vision d’ensemble de la linguistique dans un contexte de changements technologiques. Il existe en effet des relations étroites entre la linguistique, les données langagières, au sens large, et les nouvelles technologies, au point que celles-ci paraissent aujourd’hui indissociables. Cette mise en lien est d’ordre multiple et fait partie de la recherche en linguistique.

L’ouverture de nouveaux champs d’étude en linguistique a conduit à la mise au point d’outils d’élaboration, de recueil et de traitement de différentes données.

L’étude de langues peu dotées ou décrites, par exemple, a besoin de l’adaptation d’outils de traitement automatique du langage (TAL), de traitement du signal, ou de recueil de données audiophonologiques (EGG/EMA/ultrasons), que ce soit pour l’analyse automatique, ou pour assister les linguistes de terrain (Bird, 2022 ; Ponti 2019). Le travail avec des corpus volumineux ou composés de divers genres ou langues nécessite de nouvelles méthodes statistiques d’analyse pour être représentatif (Levshina, 2019).

De la même manière, la recherche en psycholinguistique sur des sujets comme le plurilinguisme, l’acquisition et le vieillissement du langage (Bogliotti et al., 2017), ou encore le langage pathologique (Zhao et al., 2022), met en jeu des données comportementales (outils de type e-Prime, mouvements oculaires) et électrophysiologiques (EEG/IRMf) pour étudier les différents processus cognitifs qui interviennent durant le traitement linguistique (Peyre et Ramus, 2023)

La technologie ne se limite toutefois pas à un rôle d’outil analytique ; elle constitue également un vecteur de production langagière.

Les nouveaux discours multimodaux sont générés, prennent forme et circulent dans les espaces numériques (réseaux sociaux). Dans le même temps, de nouveaux genres discursifs s’imposent par leur centralité dans le débat public et quotidien, mettant en lumière des thèmes tels que les violences faites aux femmes (Association Faire Face, 2018 ; Lapalus, 2015) ou encore l’urgence climatique (Parrenin et Vargas, 2020). La question du statut de ces discours et de leur genre se pose alors (Rakotonoelina et Reboul-Touré, 2020).

Enfin, avec l’ouverture au public des grands modèles de langue, notamment via la génération de texte (chatGPT, Gemini, etc.), mais également dans d’autres applications telles que la traduction (DeepL, Google translate, etc.), les outils technologiques deviennent sources de données langagières et de corpus artificiels, constituant à leur tour un objet d’étude (pour la traduction, par exemple, voir Loock, Lechauguette et Holt, 2022).

Nous invitons doctorants et jeunes chercheurs à proposer des communications qui traitent ces différentes questions. Les travaux, quel que soit leur état d’avancement, pourront aborder les nouveaux discours et/ou mettre en valeur de nouveaux outils, méthodologies et cadres théoriques innovants.

Cette diversité de perspectives permettra à des spécialistes de domaines ou outils différents, tels que la psycholinguistique, l’analyse du discours, la modélisation, etc., ayant en commun un regard contemporain sur la recherche en linguistique, de se rencontrer et d’échanger.