- Cet évènement est passé.
séminaire “Le récit de soi au fil des genres de discours – Saisir les institutions politiques par le travail biographique” (séance 4). Sylvie Garnier et Tristan Rouquet : les écrits en défense
La prochaine séance du séminaire “Le récit de soi au fil des genres de discours – Saisir les institutions politiques par le travail biographique” se tiendra le vendredi 6 juin de 14h à 17h à l’Université Paris Nanterre, en salle de séminaire 1 du bâtiment Weber.
Séance 4. Les écrits en défense
Intervenants : Sylvie Garnier et Tristan Rouquet
Résumé :
En situation de crise, face à des reconfigurations historiques et politiques majeures, les récits de soi, qu’ils soient publics ou enregistrés par des procédures administratives ou judiciaires, constituent à la fois des réponses à une situation extrême et les ressources d’un ajustement contraint à de nouvelles « règles du jeu ». Cette séance permettra de faire dialoguer les « conduites politiques » de patriotes emprisonnés pendant la révolution française et les récits des écrivains collaborateurs condamnés à la Libération.
Présentation du séminaire :
Dans l’histoire complexe de la collaboration interdisciplinaire entre linguistique et sciences sociales, le politique est vite apparu comme un terrain d’investigation central, représenté dans les travaux pionniers de Michel Pêcheux (1975), Régine Robin (1973) ou de Jacques Guilhaumou et Antoine Prost (1974). L’« analyse du discours » a ainsi été fondée qui prenait des textes politiques (motions, tracts, journaux) pour objets ou cherchait à donner à d’autres textes une lecture politique (en particulier à travers la notion d’« idéologie »). Néanmoins, depuis les années 1980, les échanges entre linguistes et historiens et sociologues du politique ont diminué et la position des analystes de discours s’est recomposée autour d’une étude plus large des « discours institutionnels » ou « médiatiques », décentrée par rapport à l’objet politique, en même temps que se faisait sentir la nécessité de s’intéresser au discours du « quotidien » (Conein et al. 1980, Pêcheux à paraître) plutôt qu’au discours d’appareil, notamment sous l’effet de la réception du travail de Foucault sur la « microphysique » du pouvoir (1975). Pourtant, l’analyse du discours peut précisément offrir une porte d’entrée – complémentaire à la sociologie des institutions politiques (Lagroye et Offerlé 2010) – pour saisir, à travers les écrits quotidiens et routiniers, la genèse des institutions, leur fonctionnement et leurs impacts sur les trajectoires de leurs acteurs.
